
La culpabilité
La culpabilité peut donner sens à la relation à l’autre quand elle permet le recul dans une situation. Mais c’est aussi une énergie dévastatrice quand elle est excessive. Sitôt qu’elle est source de souffrance, c’est que nous sommes pris dans les filets de la « faute à expier ».
La culpabilité s’éloigne du regret pour activer en nous une énergie de la faute commise, qu’elle soit consciente ou inconsciente liée ou non à la filiation, avec son cortège de manifestations : peur de mal faire (ou de faire mal) – sens exagéré du devoir – perfectionnisme – ce qui va générer le plus souvent anxiété, rumination, angoisse et peurs de toute sorte.
La culpabilité nous pousse, malgré nous, à condamner ce que nous sommes, ce que nous faisons, nos erreurs et nos limites. La conséquence est qu’elle va nous empêcher de tirer bénéfice de nos erreurs et nous serons constamment accablés par nos propres jugements de valeur sur nous-mêmes mais aussi sur les autres avec une très grande difficulté à reconnaître et accepter que nous avons tous droit au bonheur.
L’écoute bienveillante permet souvent d’entendre ce qui se cache derrière cette culpabilité : elle se crée, bien souvent, à travers le thème du bien et du mal :« j’ai mal fait » qui va nous pousser à nous interroger sur notre propre valeur « je suis une mauvaise personne ». Parfois nous attribuons ce jugement à une personne extérieure parce que nous pensons que c’est elle qui est responsable de ce qui nous arrive.
Quelle que soit la manière dont on « opère » la question de la blessure, la culpabilité est une énergie si invalidante qu’elle ne nous permet pas de comprendre ce qui s’est vraiment passé dans une situation vécue et donc elle ne nous permet pas de tirer les conséquences de nos actions.
Si nous n’apprenons rien de ce que nous expérimentons en restant prisonnier de la notion du bien et du mal, il nous sera impossible de mener une vie épanouissante. L’idée est juste de reconnaître et d’accepter cette énergie dévorante et de nous corriger en ne nous blessant plus avec des termes comme « j’ai tellement mal fait » mais plutôt, comme disait Bruno Lallement (humaniste et coach de vie) « ma démarche n’a pas été appropriée à ce moment-là » ou « ma façon de faire n’a pas été très heureuse ce jour-là » afin que notre pensée nous enrichisse et s’aligne sur un comportement en adéquation avec ce que nous souhaitons, à savoir le désir légitime de nos aspirations et surtout de notre bonheur.
Mireille Prat psychologue
Saint-Cyr-Sur-Mer 06 70 26 98 91