
La dépendance affective
Nous entendons parfois une personne se qualifier de « dépendante affective ». Sans l’objet de son amour, elle se décrit comme « en fin de vie », « le vide dans le corps et l’âme », jamais assez comblée et apaisée par le regard de l’autre, sa tendresse, ses paroles et ses actes d’où son besoin permanent d’être en contact avec l’autre et souvent de manière inefficace. « Je suis une toxicomane de l’amour » ai-je entendu récemment dans mon cabinet. Cela exige-t-il la suppression de l’autre comme on évincerait la cigarette ou l’alcool ?
L’autre est un lien sur lequel nous projetons nos désirs, nos peines, nos joies, nos blessures... Chacun devient celui qui aide l’autre dans son chemin de vie, la relation devenant une métaphore de la complémentarité et de la différence. La dépendance affective n’est pas une maladie et encore moins une addiction. le manque affectif nous pousse spontanément à le satisfaire. Le plus souvent, nous confondons dépendance affective avec un besoin tout à fait normal d’affection. Donc supprimer l’autre comme on supprimerait une drogue n’a pas de sens. Cependant, comprendre la nature de cette souffrance peut amener à une évolution vers moins d’attachement et donc plus d’amour.
C’est important de reconnaître, accepter et ressentir les effets de cette dépendance affective de façon totalement bienveillante et sans jugement. C’est traiter la gestion de ces émotions. Comment est-ce inscrit dans notre corps ? comment ça fait mal ? Reconnaître que nous puissions être dépendant, c’est reconnaître des peurs qui nous empêchent de donner une réponse satisfaisante. Il arrive même que certaines personnes dénient totalement leurs sentiments, leurs désirs pour ne pas gêner l’autre, pour se fondre dans le désir de l’autre. Cette attitude est davantage guidée par la peur que par l’amour qui fait que l'acte de confiance est confondue avec l'acte de soumission.
Parfois et de façon tout-à-fait inconsciente, nous provoquons des situations qui nous interdisent de satisfaire ce besoin affectif. Par exemple, en rencontrant des personnes dans l’incapacité à partager nos projets ou rêves et nous sommes amenés à croire que nous sommes dépendants alors que le partenaire n’est pas sur « la même longueur d’ondes », n’a pas les mêmes attentes, refuse le lien que nous lui proposons car ressenti comme probablement étouffant. Ce n’est pas que nous sommes dépendants affectivement, c’est que l’autre n’est pas toujours en mesure de combler ce besoin. Une vie de couple, c’est ce que nous allons créer ensemble, c’est ce que nous allons mettre en commun et lorsque cela n’est pas possible, le lien est souvent en danger, même s’il est important de ménager un espace intime parfois « secret » qui n’appartient qu’à soi.
Nous avons tous besoin d’affection, d’exister pour quelqu’un ou pour la société, d’avoir une place, de se sentir considéré, reconnu et aimé. Comment nous accorder le droit d’être aimé si au fond de nous-même nous pensons ne pas le mériter ? La première condition pour être heureux avec l’autre, c’est déjà d’être heureux avec soi-même car si nous sommes malheureux, les demandes et les devoirs que nous exigeons de l’autre sont souvent trop importants. Une personne qui manque d’estime d’elle-même aura du mal à construire une relation heureuse. Elle doit avant tout, apprendre à s’aimer, se respecter et cela suppose parfois d’être aidé/e.
Si vous cela vous interroge, vous pouvez compter sur moi pour vous accompagner vers un changement en mettre en commun des solutions appropriées pour vivre plus sereinement.
Mireille Prat Psychologue
Saint-Cyr-sur-Mer 06 70 26 98 91